T-BONE WALKER/ The 1960's Studio Sessions
Après près de dix ans de succès du
disque et de tournées incessantes et harassantes, les années 1950 sont une
décennie difficile pour T-Bone. Malgré l'excellence toujours affirmée de sa
musique, les succès commerciaux s'espacent. La formule gagnante (arrangements
jazzy, tempos alanguis, compositions sentimentales et atmosphère éthérée), sans
doute utilisée jusqu'à plus soif, ne fait plus autant mouche. Les goûts du
public noir changent vers une musique plus musclée, vers le Rock'n'roll et de
plus en plus vers la Soul naissante.
La vie de T-Bone est essentiellement
un tourbillon incessant de femmes, de jeu (il perd des sommes colossales en une
nuit), de mauvais placements financiers et peut-être surtout, de whiskey. Il
souffre de graves troubles digestifs et en 1955, les chirurgiens lui retirent
les 2/3 de l'estomac. Cela ne l'empêche pas de continuer à boire autant mais le
force à ralentir ses activités. La mort dans l'âme, T-Bone Walker dissout son
orchestre et jouera désormais avec des musiciens locaux, au fur et à mesure des
engagements et des apparitions en studio, de plus en plus rares.
Les années 1960 sont encore plus
difficiles. Comme toutes les gloires du Rhythm & Blues des années 40,
T-Bone est un has been pour les
jeunes Noirs. Et le Blues Revival américain ne recherche guère des musiciens de
blues jazzy à l'apparence tirée à quatre épingles comme T-Bone. Mais le showman
a de la ressource. Texan pur jus, cavalier émérite, il a toujours réussi à se
maintenir en selle. Seul de son genre parmi des bluesmen bien plus rugueux, il
va faire partie de la première tournée européenne de l'American Folk Blues
Festival 1962. Son jeu de scène spectaculaire - il fait le grand écart, joue de
la guitare dans le dos, roule des yeux langoureux - tout autant que le superbe
son de sa guitare lui valent encore une fois un grand succès auprès de ce
public européen qui ne le connaissait pas beaucoup, hormis les amateurs de
jazz.
Il
enregistre quelques beaux titres à l'occasion de cette tournée, parraine un
groupe britannique de rock blues, les T-Bones qui comprend Stan Webb, le futur
fondateur des Chicken Shack. Il reviendra dès lors souvent en Europe où il enregistrera
plusieurs microsillons. Aux Etats Unis, grâce au producteur Bob Thiele, T-Bone
refait surface en adaptant sa musique aux sonorités funky et boogaloo à la mode
durant la fin des 60's. Avec le soutien d'un bel orchestre (le pianiste Lloyd
Glenn, le guitariste Mel Brown et une forte ligne de cuivres), Walker enregistre
encore deux albums magistraux.
Mais
la fatigue, l'abus d'alcool (il vidait un litre de whiskey ou de gin par jour)
finissent par miner sa santé. Son jeu s'en ressent, ses concerts aussi où il
n'est parfois même plus capable de se tenir sur scène. Toute sa vie, femmes,
voitures, guitares et amis, il a dépensé sans compter et n'a pas les moyens de
payer ses notes d'hôpital. Pour l'aider et en hommage à sa gigantesque
personnalité musicale, les plus grands jazzmen (Dizzy Gillespie, Herbie Mann,
David Newman, Al Cohn, Zoot Sims, Gerry Mulligan) vont l'aider et l'entourer
pour un double microsillon, appelé "Very Rare" dans lequel T-Bone
lui-même n'apparaît que comme l'ombre de lui-même.
T-Bone
décède dans un hôpital de Los Angeles le 16 mars 1975, à peine âgé de 65 ans.
Il laisse une œuvre exceptionnelle dont on ne saurait sous-estimer l'impact
constant, dès l'origine.
Nous proposons ici tous les titres
enregistrés en studio (et pas ceux en concert) par T-Bone Walker durant les
années 1960 dans un ordre chronologique.
Merci à ceux qui m'ont aidé à
compléter cette collection, en particulier Marc Claes dont la remarquable
collection est la base de son blog The Blues Years.
Gérard
HERZHAFT
Everybody
reading this blog would certainly know about T-Bone Walker (born in 1910 at
Linden, Tx), one of the true originator of the electric blues guitar and of the
so-called West Coast blues as well. His influence has been far and wide and can
be still strongly heard today.
After
merely 10 years of successful hits and perpetual touring, the mid-50's are lean
years for T-Bone. He has left Capitol for Imperial with great expectations but
despite the constant excellence of his music, hits are few. His former
successful formula (languid tempos, sentimental songs, ethereal jazzy atmosphere)
sounds a bit old-fashioned for an African-American record market listening more
and more to muscular R'n'R and burgeoning Soul. Like so many 1940's R&B
stars T-Bone seems to be a has been for the new generations.
T-Bone's
life is also hectic: a whirl of whiskey, gambling and women that leaves him
financially ruined and in a bad health shape altogether. He faces a severe
stomach surgery that certainly won't prevent him for hard drinking but that
forces him to strongly slow down his activities. In 1955, he must disband his
orchestra and has to hire local musicians for gigs and less and less frequent
studio sessions.
While
the 1960's begin, his situation seems hopeless. But a true Texan, a skilled
horse rider, he will nonetheless be able to saddle again! While the blues
revival is more into Delta or Chicago deep bluesmen, T-Bone will be one of the
very few jazzy West Coast bluesmen to catch on this new train. He is from the
first European AFBF in 1962. A spectacular showman and a great entertainer, he
succeeds to win the European audiences. He becomes even the godfather of a
British blues-rock group simply called ... The T-Bones (with a young Stan Webb
on guitar). He will tour regularly Europe during the 1960's and early 1970's,
drawing a faithful audience, recording many sessions as a leader or even as a
lead guitarist (for Jay Mc Shann for instance). In the USA, thanks to producer
Bob Thiele, he manages to resurface with several excellent records that mix his
cool jazzy sound with funk and boogaloo arrangements provided by top-notch
backing musicians like Lloyd Glenn or Mel Brown.
But
his hectic life and alcohol abuse take their toll and his last European
concerts are painful experiences for even his most staunch fans. All his life
he has never been able to keep his dollars in his pocket and to pay his hospital
bills an array of great jazzmen (Dizzy Gillespie, Herbie Mann, David Newman, Al
Cohn, Zoot Sims, Gerry Mulligan) help him for his difficult last record, a double-album
(Very Rare) in which T-Bone appears
to be only the shadow of himself. Aaron Walker dies in a Los Angeles hospital
on 16 March 1975, at the early age of 65, leaving a huge musical legacy.
We
have here gathered all his 1960's studio recordings (not those live in
concert).
Thanks to all who helped me to gather those scattered tracks, particularly Marc
Claes whose remarkable personal collection is the foundation of his excellent
blog (The Blues Years).
Gérard
HERZHAFT
T-Bone/ The 1960's Studio Sessions Discography
Thanks to Blues Dude, the missing titles (in red in the discography) are here/ Grâce à Blues Dude, les titres manquants (en rouge dans la discographie) sont ici
T-BONE Missing Titles
Thanks to Blues Dude, the missing titles (in red in the discography) are here/ Grâce à Blues Dude, les titres manquants (en rouge dans la discographie) sont ici
T-BONE Missing Titles